Huésped Invitado
| Tema: Règle de notre Bienheureux Père Saint Benoît pour ce jour Lun Jun 09, 2008 5:02 am | |
| Caput VII - De humilitate
60 Undecimus humilitatis gradus est si, cum loquitur monachus, leniter et sine risu, humiliter cum gravitate vel pauca verba et rationabilia loquatur, et non sit clamosus in voce, 61 sicut scriptum est: Sapiens verbis innotescit paucis. .. Chap VII - De l'humilité 60 Le onzième échelon de l'humilité pour un moine, c'est de parler doucement et sans rire, humblement, avec sérieux, en peu de mots, avec des paroles de bon sens. Il ne criera jamais. 61 Quelqu'un a dit : « On reconnaît un homme sage au peu de paroles qu'il dit. » __________________________________________________________________
56Voici le neuvième degré d'humilité: le moine défend à sa langue de parler et, pratiquant la retenue dans ses paroles, garde le silence jusqu'à ce qu'on l'interroge. 57Selon l'enseignement de l'Ecriture, en effet, "on ne saurait éviter le péché en parlant beaucoup", (Pr 10,19) 58et "le bavard ne marche pas droit sur la terre."(Ps 139,12)
59Voici le dixième degré d'humilité: n'être ni enclin ni prompt à rire, car il est écrit: "Le sot, en riant, élève la voix."(Si 21,23)
60Voici le onzième degré d'humilité: le moine, dans ses propos, s'exprime doucement et sans rire, humblement et avec gravité, brièvement et raisonnablement, évitant les éclats de voix, 61ainsi qu'il est écrit: "On reconnaît le sage à la sobriété de son langage."
Qu’y a-t-il d’humble à vouloir se taire, à se retenir des grands éclats de rire, à choisir pour s’exprimer la gravité, la concision, la sobriété ? Etre simplement taiseux n’exprime qu’un trait de caractère, s’il n’y a pas cette volonté continuelle de présence à Dieu, celle que saint Benoît veut pour le moine, celle qu’il rappelle encore au premier degré d’humilité.
S’il faut se retenir, c’est donc parce que Dieu lui-même se retient, c’est parce que ce sobre silence doit parler, doit dire quelque chose de Dieu. L’humanité elle-même commence sans doute avec la retenue : que serait un monde où l’homme ne réserverait ni sa puissance, ni sa science, ni sa politique ? que serait une terre soumise aux aménagements que l’homme envisagerait pour lui seul, se pensant, provisoirement au moins, seul maître à bord ? que serait notre planète si l’eau ne se retient, pas, si le soleil ne se retient pas, si les espèces ne se retiennent pas, si Dieu ne se retient pas ?
Car Dieu s’est retenu, car Dieu se retient. Sinon, il serait resté seul, envahissant tout de sa présence, de sa puissance, de sa science, de son « Bien ». Voilà ce que le moine humble est appelé à dire, précisément en retenant sa parole, son rire, sa faconde. Qui ne voit l’immensité du paysage à couvrir ainsi ? Qui pourrait encore confondre humilité et médiocrité ? |
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